lundi 18 octobre 2010

Questions existentielles (ou pas...)


Vous qui pensez que vos journées sont régies par vos vies professionnelles, vos enfants, votre foyer, détrompez vous! Chaque journée est en fait menée dans sa totalité par ces petites questions insignifiantes et pourtant totalement existentielles qui rythment notre vie. Mais voyez plutôt :


Dès le réveil : 


- Pour les malchanceux comme moi qui sont atteint de myopie avancée, le sempiternel: "Mais putain où j'ai mis mes lunettes ? ><". Question importante s'il en est, et difficile à résoudre pour ma part: allez trouver vos objets oculaires quand vous n'y voyez déjà pas grand chose à la base et qu'en plus il est 7h30 et que même avec 10/10 de vision, cet horaire baisse la capacité d'appréhension de votre environnement de facilement 15 points de chaque côté. Vous voilà donc partis à tâtons, à la recherche de l'objet de votre convoitise, renversant la moitié de ce qui se trouve sur la table de nuit et vous prenant en général les pieds dans la descente de lit qui trainait là ... Comme si c'était une place pour une descente de lit le pied du lit, non mais franchement  !!

A ce moment de votre levé, vous êtes donc déjà passablement énervé, surtout en retrouvant au bout de 5 bonnes minutes les dites lunettes, fourbement dissimulées dans un endroit totalement improbable à savoir là où vous les avez posées la veille, à côté du réveil, comme chaque jour.
Évidement, la question existentielle numéro deux s'impose alors d'elle même à ce moment là : "Pourquoi je m'emmerde à chercher partout chaque matin au lieu de regarder directement à côté du réveil ?" Bonne question, merci de l'avoir posée... Sans doute parce que les seules fois où il vous est arrivé de regarder, exceptionnellement elles n'y étaient pas ! La vie est vraiment mal faite


- Pour les gens visuellement non déficients (et les bigleux également, comme quoi on se pose bien plus de questions au final), la systématique "Mais putain pourquoi faut se lever pour aller bosser?" directement suivie par "Pourquoi je suis pas rentier moi??" enchainée par  "Pourquoi je gagne pas au loto?". Cette dernière question en revanche, vous y répondez facilement et du tac o tac, preuve qu'elle est existentielle puisque facilement soluble: "Ah ben faudrait peut-être que je joue en fait ....".


Entre 5 et 10 minutes après votre réveil donc, vous en êtes à vous être posé entre 3 et 5 questions auxquelles vous n'avez quasi aucune réponse, sinon pourquoi vous les poser chaque matin, plus ou moins dans le même ordre? La liste n'est évidemment pas exhaustive et il arrive bien évidemment que d'autres interrogations se fassent jour selon votre état d'embrumage de cerveau du moment.comme par exemple "Et merde ..... On est samedi .... Comment j'ai fait pour oublier d'éteindre ce foutu réveil ????!!!" alors que vous vous gelez à moitié habillé au milieu de votre chambre, à 7h40, effectivement un samedi matin ...


Questions vestimentaires :


"Bon dieu mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir me foutre sur le dos aujourd'hui?? ><". Pour moi, cette question ne se pose plus que rarement, à savoir quand j'ai un entretien d'embauche ou quelque chose de vraiment important à faire. Mais du temps où je me levais pour aller bosser (alors que maintenant je ne me lève que pour envoyer ma fille bosser à l'école :p), cette foutue question et sa résolution, me prenaient au bas mot 10 à 15 minutes. Je me revois encore assise au pied de mon lit, toutes portes du placard débordant de fringues ouvertes, bras ballants et passant en revue chaque étagère avec autant de précision qu'un appareil à IRM.

10 minutes plus tard, quand vous vous êtes enfin jeté sur le premier truc de la pile parce que bon, on va pas y passer la matinée non plus hein, les autres questions existentielles fusent à savoir "Mais comment ça se fait que ce T.Shirt et ce pantalon que je mets TOUJOURS ensembles ne sont JAMAIS propres au même moment?", "Pourquoi j'ai toujours pas acheté de bas alors que ça fait 10 fois que je me dis qu'il faut que je le fasse et que là j'en ai besoin?", "Mais putain pourquoi y'a qu'une seule chaussette Snoopy, où est encore passée la deuxième je viens bien d'en prendre 2 dans le placard ???!!!" et le classique retour à la case départ quand, une fois enfin habillé, vous vous regardez dans la glace et après une grimace vous re-déshabillez, entrainant de nouveau la sempiternelle "Bon, mais alors qu'est ce que je vais bien pouvoir mettre à la fin?!?"

Départ (laborieux):


- Celle-ci se pose avant la sortie de l'appartement : "Mais où est-ce que j'ai foutu mes clés ?? ". Il faut avouer que quand on rentre, fatigués de la journée, pour peut qu'on ait les bras un peu chargés, on a tendance à balancer les clés au premier endroit accessible (encore qu'il me soit arrivé de retrouver les miennes dans le frigo, après 3 bons quart d'heure de recherches matinales, j'avais du les ranger en même temps que les courses...) Si d'aventure votre tension après habillage, agacement d'aller travailler, constat qu'il n'y avait plus de sucre pour le café, était retombée, force est de constater que la recherche des clés alors qu'on est déjà à la bourre pour aller bosser est un hypertenseur des plus efficace, on se demande bien pourquoi les labos pharmaceutiques n'ont pas trouvé ça avant !


- Une fois ces foutues clés en poche (en général d'ailleurs, c'est là que vous les avez retrouvées après avoir fouillé 10 fois vos manteaux et être passés à côté 9 fois) vous sortez enfin de chez vous. Si un jeu de clé est  passablement ludique, aime à se dissimuler à vous par pur esprit joueur, on peut tout de même expliquer la difficulté à le retrouver par sa petitesse. Il n'en est pas de même pour l'objet suivant, que vous rechercherez aussi chaque matin de longues minutes, et qui pourtant devrait se repérer de loin vu sa taille imposante, j'ai nommé .... La voiture !!
Ce cri du travailleur en retard retentit de multiples fois, chaque matin, dans chaque rue de grandes villes (les heureux possesseurs d'un garage ou d'un jardin ne sont pas concernés par cette question, évidemment) "Mais nom de dieu, où es-ce que je me suis garée hier soir en rentrant??". Dans les grands villes, il est difficile de se garer, vous en conviendrez, il n'est donc pas rare que chaque soir, on tourne des heures pour trouver une place. Garant chaque soir sa voiture à un endroit différent, il est très régulier que le lendemain matin, on arpente chaque rue du quartier dans laquelle on pense s'être garé, sans succès. Les premiers jours évidemment, on appelle la fourrière, persuadé qu'on a été délesté nuitamment de notre chère copine à 4 roues qui doit déprimer en voyant les écraseurs de tôles faire leur office, puis parfois même à l'assurance pour prévenir d'un vol. Jusqu'au moment où on finit par la retrouver, rouges de honte juste avant de rappeler l'assureur (pour peut qu'on ait pas déjà prévenu la police ...).
Cette question existentielle de "Où ai-je foutu la voiture?" est également valable sur les parkings des supermarchés. Je ne sais pas vous, mais moi j'oublie systématiquement de regarder dans quelle allée je me suis garée, et il n'est pas rare que je passe 2 heures dans le parking, à faire chaque allée, pour retrouver le véhicule qui correspond à mes clés. Il m'est même arrivé, sur le parking d'un Géant Casino surveillé par des vigiles à cheval (vrai de vrai!) de leur demander si, du haut de leurs canassons ils ne pourraient pas m'aider à la repérer, vu leur position avantageuse niveau point de vue s'il-vous-plait-monsieur-et-arrêtez-de-rire-là-j'ai-les-nerf  >< ...



Journée : 


Je me contenterais ici d'un petit listing encore une fois non exhaustif des diverses questions ô combien inutiles et répétitives qu'on se pose à longueur de journées et de semaines, l'ordre ci-dessous n'étant évidemment pas figé, chaque question pouvant apparaitre à un moment donné, selon les activités de l'instant.

- le "Bon, je prends un thé ou un café?" devant la machine automatique du boulot ou de la fac, sachant pertinemment que de toute façon, les deux sont infâmes et s'apparentent à un vague goût de jus de chaussette. Ceci dit, il est probable que par extension, ce mystère des "machines à jus" ne dispensant que des boissons dégueulasses, répondent à une autre grande question existentielle de notre temps à savoir "Comment se fait il qu'on observe toujours une disparition d'environ 5,3% des chaussettes après une lessive, laissant sa consœur irrémédiablement orpheline?". De là à dire que les loueurs de machines automatiques sont plus en chevilles avec les gnomes voleurs de chaussettes qu'avec les producteurs de thés et de cafés, il n'y a qu'un pas !

- Le "Bon je l'envoie chier là ou je ferme ma gueule?" face à son patron ou petit chef supérieur qui vous gonflent passablement et sont, de surcroit, souvent incompétents (et vous m'accorderez qu'en général, plus ils sont incompétents, plus ils sont hargneux et sur votre dos). Question existentielle s'il en est, puisque de toute façon, on sait qu'on la fermera généralement afin de préserver son emploi. Ce qui ne vous empêchera pas non plus une petite vengeance mesquine et perfide à savoir remplacer le sucre dans son café qu'il vous demandera de lui faire ou d'aller lui chercher,  par un fort laxatif : ça lui apprendra à vous faire chier !


- Le classique "Quel jour on est ?", question qu'on s'est déjà posé facilement 4 fois depuis le matin. Le nombre d'itérations de cette question est en fait déterminée par le jour de la semaine à laquelle on se la pose: plus on approche du vendredi, moins on se la pose, pour ne plus recommencer que le dimanche vers 13h, tant l'ignominie de se dire que le WE se termine a du mal à rester ancrée dans le cerveau. L'inconscient et le subconscient sont des machines magnifiques et l'auto-protection dont ils font preuve face à des informations douloureuses et à la limite du soutenables me laisseront toujours admirative. Petite aparté pour Melle M. qui elle a plutôt opté pour "C'est pas le 3ème jour là??", quelques nantis et proches comprendront de quoi je parle :p A chacun sa mesure personnelle du temps qui passe ...


Soirée :


La soirée, avant même la détente, est hélas consacrée en grande partie aux corvées diverses et variées, qui peuvent être reportées dans le WE, mais admettons qu'on préfère aller promener que passer l'aspirateur et finir de se pourrir la journée en taches ménagères (sauf Melle M. qui elle, adore ça)


- Le récurent et annoncé plus haut "Mais où est donc la chaussette qui va avec celle là?" au moment du pliage du linge. Nous avons vu que les marchands de machines industrielles doivent être de mèche avec les gnomes voleurs, n'y revenons donc pas, bien qu'on continue à se poser la question à chaque disparition mystérieuse.


- Le non moins récurent "Putain mais qu'est ce que je vais bien pouvoir faire à bouffer?". On m'a fait remarquer il y a peu que cette question était une question de femme, et je ne suis pas d'accord. Les hommes (à part peut être Gandhi et quelques autres ascètes hindous) mangent eux aussi, n'ont pas toujours une femme sous la main (ou du moins une qui accepte de leur faire la popotte, genre moi :p) et doivent s'occuper de leur pitance tout seuls. Là où la femme, après un moment de tergiversations, finira par  résoudre sa question en trouvant un truc à faire dans le frigo, le placard ou le congélateur, l'homme quand à lui se posera une seconde question existentielle : "Bon, pizza, mac do ou khebab?". Preuve s'il en était besoin, de l'efficacité de la femme sur l'homme à résoudre plus rapidement les questionnements dramatiques.
Bon, faut avouer aussi que parfois on sait ce qu'on va faire à manger: des pâtes !! Les pâtes, c'est facile, on en a toujours 2 paquets qui trainent, mais arrive le "Bon, alors au final .... tagliatelle ou spaghetti?" alors qu'en fait, on s'en contre balance: c'est des pâtes et ça a tout le même goût !! Le seul truc qui détermine le choix réel c'est le temps de cuisson, faut pas se leurrer !


Je vais m'en arrêter là de mes diverses questions car, l'heure avançant, nous entrons en terrain intime de questions ne regardant que les protagonistes parés pour aller "dormir" :p J'ai passé sous silence les diverses questions concernant le programme télé: comme je l'ai déjà dit, n'ayant pas les chaines hertziennes ou câblées, chez moi, voilà des interrogations qui ne me touchent pas vraiment, et c'est tant mieux car je pense qu'après une journée pareille, si je devais me demander "Je regarde les infos sur la une ou sur la 2?" chaque soir, je me serais déjà tiré une balle :p