lundi 15 septembre 2014

12 septembre

Bonne poire un jour ... Il m'arrive de faire des B.A. et, comme souvent, d'avoir un retour de bâton assez peu positif au final...

Pour cadrer mon histoire, sachez que le vendredi, je termine à 13h et c'est bien cool, ça me laisse une après-midi tranquille avant le weekend et c'est super appréciable :)

En début de semaine, le Principal Adjoint s'étant fait voler sa bagnole, son assurance lui a proposé un véhicule de prêt, à récupérer à environ 800m de chez moi. Je ne l'ai appris que "par hasard", quand, au moment de notre surveillance des passages à la cantine, il s'est approché de ma collègue et moi pour me dire:
- A quelle heure finissez vous votre service?
Léger moment de flottement ... Un collègue de boulot qui pose ce genre de question, en général ... Mais bon, connaissant l'animal, j'ai rapidement chassé les idées stéréotypées que cette question pouvait impliquer, répondant seulement un "A 13 h, pourquoi?".

Il a paru ennuyé, m'expliquant que c'était trop tôt et précisant malgré tout qu'il avait pensé me demander si éventuellement sans trop me déranger ça ne m'aurait pas embêté de peut-être, vaguement, tenter de le déposer au garage et tout ça sans trop me retarder ou blablablabla. Oui, c'est un grand angoissé, et à mon sens, il aurait certainement demandé pardon de s'excuser à sa mère, le jour de sa venue au monde, s'il avait été capable de parler. A l'instant où les nouveaux nés braillent en prenant leur première bouffée d'air pour montrer qu'ils sont vivants, lui a du brailler de désespoir d'avoir fait mal à sa maman et de ne pas pouvoir se flageller en guise de repenti ...

Bref, il a limite fallu que j'insiste en lui disant que ça ne me dérangeait pas de rester au bureau jusqu'à 15h30 si ça l'arrangeait, que faire un crochet de 800m pour lui épargner métro, bus, train et re bus pour aller au garage, ma foi, c'était pas la mer à boire, que je rattraperai mes heures en plus une autre fois. Il m'a remerciée 10 fois, m'a redemandé bien 5 ou 6 fois si j'étais sure que ça ne me dérange pas, gentil, prévenant, mais un peu trop quand même, vu le service que je lui rendais.

Chose entendue, je l'ai donc accompagné, partageant une conversation assez ésotérique sur le rôle des pères divorcés dans l'éducation des enfants et sur "qu'est-ce que vous en pensez? Ils ne sont pas à la hauteur, hein?". Sachant qu'il est lui même divorcé, j'ai fini par me demander s'il attendait que je le rassure ou que je l'enfonce dans son rôle de martyr auto-proclamé ... Je me suis contentée de réponses polies et assez basiques, tout en appuyant un peu sur l'accélérateur: l'envie de rire commençant à me prendre, il fallait que je le lâche rapidement au garage. Erreur! Bien que je n'ai pas roulé plus vite qu'habituellement (voire même moins, vu que j'avais quand même mon supérieur dans la voiture), il me regarde, un rien nerveux et me sort, pas vraiment sur un ton de reproche mais plus sur le ton mi étonné-mi inquiet du lapin pris dans les phares d'une bagnole en pleine nuit sur une route de campagne :
- Vous roulez vite quand même.
- Ben heu, non, moins que d'habitude, pourquoi? Je vous fiche la trouille?

Je crois qu'il a vu mon air amusé et limite moqueur, il n'a pas osé me dire que oui, mais bon. Durant cette conversation assez étrange, j'ai quand même appris un truc qui m'a passablement gonflée et qui n'a fait que me conforter dans mon avis assez peu glorieux de mon chef, à savoir l'Adjoint Gestionnaire revenu de un an de maladie depuis la rentrée.

En fait, si Monsieur l'angoissé de l'excuse est venu me demander un service, c'est parce que quand il est venu voir mon cher et tendre chef, le matin, pour trouver une solution pour son histoire de voiture (genre peut être se faire accompagner par un des agent de l'Etablissement), ce gros guignol lui a sorti:
- Ah ben vous avez qu'à demander à Laure, elle habite à Aubagne et ça tombe bien, elle ne travaille pas cet après-midi, donc elle aura le temps!
Bien évidemment, il s'est bien gardé de venir me demander mon avis, de savoir si ça me dérangeait pas, si j'avais rien de mieux à faire ou simplement de me tenir au courant du fait que le Principal Adjoint risquait de venir me demander quelque chose ... Bien sur que non: il dispose de SON personnel, même quand il n'est pas en service, apparemment.

Conclusion, j'ai déposé le Principal Adjoint (qui n'y était pour rien, à part peut être d'être aveugle concernant le côté manipulateur et limite malsain de mon chef), et bien remontée quand même. Il m'a couverte de "merci" et autres, au point que j'avais l'impression d’être un rayon de miel, c'était finalement vraiment trop ^^
Le coup de grâce m'a été donné par ma collègue qui, une fois mon co-voituré revenu au collège, m'a raconté la suite de la petite histoire: il est revenu et est allé remercier direct mon chef de lui avoir trouvé cette solution miracle (*tousse*), comme si il avait quelque chose à voir avec mon bon vouloir. Au final, j'ai bossé 2h30 de plus (sur lesquelles pas un mot n'a été prononcé sur une éventuelle récupération), et Master chef se gargarise des remerciements qu'on lui adresse, comme si c'était lui qui avait fait le trajet ... Concluant par un "on s'arrangera après", pour les soi-disant désagréments ou perturbations que cet épisode avait pu provoquer dans le bon fonctionnement du service (pardon??? oO ) ...

La prochaine fois, y'en a un qui fera le voyage lui même avec sa bagnole parce qu'il faut pas me prendre pour une poire deux fois d'affilée ...

Ma conclusion reste la même que souvent dans ce blog: les gens, c'est le mal !




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