vendredi 22 octobre 2010

Etude sociologique du gros con (2)





Suite de mon étude et me revoilà à encore parler de ma Zeuh. Curieux comme cette voiture me permet d'affiner mes recherches et de découvrir et cataloguer régulièrement le comportement de l'Australopitécus Grosconnibus :p Bien évidemment, comme dans l'article précédent, tout est vrai (à croire que je dois les attirer ><)
Pour cette nouvelle étude qu'il m'a été donné de mener, bien malgré moi encore une fois, il faut un certain  nombre de paramètres:
- Une Z3 cabrio décapotée (mais je pense que n'importe quel cabriolet ou voiture de sport / luxe peut faire l'affaire).
- Une nana au volant, de préférence pas trop moche, moins de 120 kg pour 1.02 m, bien que je me sois souvent demandé si même une fille assez laide n'aurait pas à subir les gros cons, à partir du moment où elle avait une belle voiture (vu que ça m'arrive à moi, c'est bien la preuve que ça fonctionne aussi).
- Des embouteillages en ville sur une rue à double voies.
- Il est possible de rajouter de petites options comme  un retour de la plage et donc tenue légère genre short et débardeur, mais ça ne sont que des options non pertinentes car l'étude est tout aussi efficace et mène au même résultat en jean, en Vans et en T-shirt.

Partant de ce genre de situation, on observe différentes sortes de Gros Cons (je mets des majuscules, parce qu'arrivé à ce niveau, ça devient carrément une catégorie à part entière, de même que la nuance faite entre l'Homme avec un grand H et l'homme classique).

1 - Le jaloux hargneux : il vous regarde passer et, dans un élan de courage attend que vous vous soyez éloignée pour vous affubler d'un tonitruant "sale pute de riche bourgeoise!!". Que je sache, je n'avais pas failli lui rouler dessus, ni ne l'avais regardé de haut ou de travers, je me contentais de conduire. Mais sa remarque m'a fait rire et si je n'avais pas été si éloignée, emportée par le flot des voitures, je pense que j'aurais volontiers enfoncé le clou de sa rage en lui disant qu'étant au chômage, c'est avec ses impôts que je m'étais payé ma somptueuse caisse de riche, bien que ça n'est pas le cas. D'humeur moins ludique, j'aurais aussi sans doute répliqué qu'il était jaloux parce que sa mère n'en ai pas une aussi belle et qu'il faudrait donc qu'elle choisisse mieux ses clients. Mais je n'ai pas eu l'occasion de discuter philosophie économico-sociale avec ce pur esprit, j'en suis encore très déçue aujourd'hui.

2 - Le kéké compétitif compulsif : alors lui, déjà on l'entend venir. Musique de merde BoumBoum à fond, qui n'arrivent cependant pas à couvrir le bruit faramineux de son pot d'échappement kifédubruiiii, comme si un pot qui fait du bruit, des plastiques et autocolants partout, ça faisait avancer sa voiture plus vite ... Lui en général d'entrée il est hérissé et attiré dès qu'il voit une voiture plus grosse que la sienne (ce qui n'est pas dur parce qu'il se trimbale en clio ou en 205 en général, voire en golf bas de gamme, toutes ses finances passant dans la carrosserie et le son, le moteur ça semble être optionnel, allez comprendre...). Pris d'un instinct grégaire de concurrence de meute (alors qu'on est au 21eme siècle et qu'il n'est plus nécessaire d'arracher l'oreille d'un adversaire à coup de dents pour monter qu'on est le plus fort), il se sent obligé de montrer qu'il en a une plus grosse (de quoi, ça reste un mystère.) Et là, il se rend compte, ô horreur indicible, que dans la voiture plus grosse, derrière le volant, il y a ........ une femme !!!
Son chromosome XY, pourtant stable chez une grande partie de la gent masculine, ne fait alors qu'un tour! Voilà pour lui la double occasion de prouver sa valeur, son statut de dominant automobile et par la même, de montrer à la femelle que sa place est sur le siège passager. Accessoirement, il pourra même peut être mettre la dite femelle sur SON siège passager (étape juste avant sa banquette arrière), car évidemment, cet esprit de compétition a quand même quelque part pour but de prouver à la petite chose fragile qu'il est le maitre de la route et qu'en tant que tel, toute femelle sur son territoire doit sacrifier à son droit de cuissage inaliénable et génétique.
Vous auriez pu continuer peinard votre route sans avoir à vous soucier de la parade kékéifiante du Gros Con, mais non! Car la ville est contre vous et décide de placer un feu rouge pile sur votre chemin, zut, va encore falloir jouer à celui qui a la plus grosse, et comme c'est moi, ça va être drôle :p
Le kéké se place alors à côté de votre voiture, vitres ouvertes, vous assourdissant en général à coup de BoumBoum et de VroumVroum (équivalent des BoudoumBoudoumBoudoum sonores des gorilles se frappant le torse pour impressionner leurs congénères). A cet instant, vous vous dites que son ORL et son pompiste doivent avoir trouvé en lui une rente à vie, alors qu'il vous regarde en coin avec un sourire narquois facile à traduire par "Z'y va poulette comme je vais te doser au feu!" ou quelque chose d'approchant.

L'ennui c'est que, comme dit plus haut, le kéké est très à cheval sur les apparences de son véhicule, sans bien se rendre compte que ce qu'il y a sous son capot reste tout de même un moteur 1.2L. Cependant, tel un chapon de basse court, il parade en gonflant ses plumes, oubliant par la même la caractéristique première du chapon: s'il est gros et impressionnant, il n'en reste pas moins castré ! La suite est donc passablement prévisible: quand le feu passe au vert, au moment du passage de votre seconde vitesse, vous regardez dans votre rétro intérieur et constatez, sans surprise, que vous lui avez mis un vent de 500 mètres. De la prédominance du V6 et des 150 chevaux sur la volaille castrée, et me voilà avec un nouvel ami, chouette !!

3 - Le beauf dragueur : Je l'ai gardé pour la fin parce que là, on touche au summum et à la quintessence même du Gros Con sur de lui et prétentieux, tellement persuadé d'être un tombeur qu'il en est totalement ridicule. Me voilà donc dans les embouteillages Marseillais, sur la file de droite, attendant en ronchonnant que ces foutues bagnoles avancent parce que la Zeuh, décapotée, dans les embouteillages, niveau pollution on en prend quand même plein la gueule !
Sur la file à votre gauche curieusement il y a un espace vide d'environ 2 voitures derrière celle que vous voyez et là, intervient notre dernier sujet d'étude. Le gros Con Beauf  Dragueur est en général assez peu avantageux de sa personne et conduit une voiture de merde. Alors quand il voit une femme en cabrio, à l'instar de son homologue de kéké compétitif compulsif, ses chromosomes s'affolent. Critères et symptômes pour le reconnaitre:
- Il s'arrête à votre hauteur, même si il pourrait avancer d'encore 6 m sur sa file,
- Pris de bouffées de chaleur incontrôlables, il est dans l'obligation d'ouvrir la vitre de son véhicule immédiatement. Mais comme toute maladie beaufisante, elle est atypique à savoir qu'il n'a apparemment trop chaud que du côté droit, ce qui lui fait ouvrir sa vitre coté passager, vitre la plus proche de vous, bien entendu.
- Il est ensuite pris d'une surdité chronique qui l'oblige à monter le son de son autoradio à un volume difficilement évitable pour vous, pauvre voisine de bitume. Le but non avoué est bien évidemment d'attirer votre attention et de vous faire vous retourner vers lui, plaisir que vous ne lui ferez évidemment pas.
- Il est alors saisi d'une sorte de tic oculaire le poussant à jeter des coups d'œil de biais vers vous pour vérifier si vous le regardez et si ce qu'il doit penser être un appeau à femmes (j'ai nommé sa radio) fonctionne correctement.
Au regard de ce qui précède, la GrosConnitude étant diagnostiquée via symptômes, j'en conclue que ça doit être une maladie : j'espère pour les mecs normaux que ça n'est pas contagieux ! Ceci dit, cette sorte de Gros Con est tenace et ne s'avoue pas vaincu par votre ignorance et manque d'intérêt flagrant pour son petit manège, il se sent donc obligé, en dernier recours, de vous aborder carrément franchement en coupant sa radio et en vous interpellant.
Je dois avouer que je suis quand même à chaque fois sidérée de voir à quel point certains sont morts de faim au point d'oser vous draguer dans les embouteillages, car, croyez le ou non, il m'est arrivé plusieurs fois qu'après avoir assisté du coin de l'oeil à l'apparition maladive des diverses manifestations précitées, le Beauf Dragueur en question ose me demander si j'accepterais de venir boire un verre avec lui (après s'être à peine fendu d'un "bonjour mademoiselle, jolie voiture" qui doit se vouloir flatteur, pour moi ou ma Zeuh, ça reste à définir), voire même carrément me demander mon numéro de téléphone.  Non mais sans déconner, y'a des nanas avec qui ça marche ce genre de truc? oO En fait c'est la question qui m'affole le plus ...

Comment expliquer la profonde satisfaction qu'on peut ressentir en lui octroyant un sourire qu'il doit penser favorable alors qu'il est hautement ironique, de le détailler lui et son affreuse Mégane vert fiente de poulet d'un regard amusé, et de lui répondre aimablement: "Heu, oui ... Mais en fait non!" et de le planter là, la bouche grande ouverte juste avant qu'il ne lâche un "pouffiasse" pour les plus poli, allant jusqu'à "sale pute" (alors que de ce que j'en sais, une pute lui aurait immédiatement donné ses tarifs, mais bon^^) et autres désignations hautement poétiques qui le rapproche dangereusement de notre premier sujet d'étude (comme quoi, c'est pas cloisonné). J'en ai conclu que, pour le Gros Connibus persuadé de son charme, une femme qui lui dit non est forcément une connasse et je crois pouvoir affirmer que les insultes de cette catégorie de néandertaliens sont de véritables compliments !

Qu'est ce que je me fais comme amis en voiture !!