mardi 15 décembre 2015

15 décembre 2015

Premier exercice de confinement servant à entraîner élèves et personnel du collège à bien réagir en cas d'attaque terroriste.
Je passerai sur mes doutes plus que poussés quant à l'utilité d'un tel exercice dans mon établissement à l'instant T, on me taxerait de mauvais esprit (si, si, j'en suis sure).

Or donc, comme nous ne sommes pas encore équipés d'une sonnerie d'alarme particulière pour annoncer ce genre de problème (si tant est qu'on ait le temps de la déclencher, mais passons...), le principal nous a fait investir l'argent du contribuable dans 3 mégaphones flambants neufs équipés d'une alarme, pour la modique somme de 400 et quelques euros. Sans compter les prix des 24 grosses piles (achetées en double, au cas ou).

Exercice prévu à 14h30. Arrivée du principal à l'intendance. Il est plus tendu qu'un string en 34 porté par Laurence Bocolini, au point qu'un observateur indépendant pourrait facilement croire qu'il y a réellement une descente d'un peloton de terroristes armés jusqu'aux dents en train de déclencher une ogive nucléaire au milieu de la cours...

- Monsieur l'Adjoint Gestionnaire, il faut être prêt! Ça ne va pas tarder!!
- Oui, oui, il est 14h27, répond son interlocuteur,
- Non monsieur, il est 14h27 et demi!! 

Coup d’œil à ma collègue, soupirs dépités. Il enchaîne:

- J'ai bien pris soin de m'accorder avec le principal adjoint et nous avons synchronisé nos montres!!!

Second coup d’œil, confinement de nos éclats de rire respectifs. Elle comme moi avons eu un flash d'une vieille série, Parker Lewis, où lui et ses collègues passaient leur temps à synchroniser leurs montres avant de se lancer dans des opérations fumeuses.


Sortie du principal, toujours aussi tendu.

Fin de l'acte 1, scène 1.

14h30 quasi tapante à mon pc (non synchronisé), retentit le hurlement de 4  mégaphones (3 neufs et un déjà acquis). Là par contre, c'était flippant: on aurait dit les sirènes d'alarme annonçant l'attaque et les bombardements aériens des allemands pendant la seconde guerre... Ça n'en fini plus, le principal adjoint passe devant la fenêtre, tout sourire et me regarde en levant le pouce, quasi hilare. Silence.



Fin de l'acte 1, scène 2.

L'Adjoint Gestionnaire se pointe, affichant une profonde fatigue:

- Le Principal se promène dans les couloirs, son mégaphone à la main..... Un casque anti-bruit sur les oreilles .....

Grands yeux effarés. Image mentale immédiate. Éclat de rire nerveusement affligé.

Rideau.